Par contre, tu ne me l’as jamais rendu
Dès que je te sentais là, tu m’paralysais.
Tu devais être heureux, pour toi, c’était un dû,
Mais tu m’as vraiment beaucoup trop bloqué.
J’ai toujours eu du mal à m’affirmer,
Et toi, comme un animal, tu grandissais,
Tu intervenais dans toutes mes discussions orales,
Beaucoup de personnes me jetaient un regard brutal.
Tu te rappelles, en français lors de mon oral,
La galère dans laquelle tu m’as mis,
Les mots que tu m’as littéralement pris
Et pour toi, c’était totalement normal.
Tu me dominais, tu me détruisais,
Je n’ai jamais su ce que tu voulais.
Peut-être juste me montrer ce que je valais,
Et que pour m’en sortir, je devais t'accepter.
Depuis qu’on voit un thérapeute ensemble,
On a bien appris à cohabiter, il me semble.
Tu me seras à jamais un élément marquant.
Toi, mon combat, ma force, mon bégaiement... Attends !
Je t'accorde encore de l'importance,
Je te redoute parfois quand ma voix s'élance
Tu arrives toujours à la faire vriller
Alors qu'au contraire, elle aimerait briller
Ne me demande jamais pardon
Oui, je sais qu'on vit en cohabitation
Mais je te rappelle qu'elle est forcée
Si je pouvais faire sans toi, je le ferai
Tu vas continuer, mon bégaiement,
A tenter d'utiliser toutes mes failles
Je ferai tout pour éviter les évitements
Tu te confrontes à quelqu'un de taille.
Je sais que tu me bloqueras encore
Mais je sais que face à toi, je n'ai pas tort
T'inquiète, je te ferai bien galérer
Je n'oublierai pas non plus de t'égarer.
Il se pourrait qu'un jour tu partes enfin
J'espère que tu ne me remercieras pas
De t'avoir accueilli. Certes, tu n'es pas rien.
Mais à un sentiment de mépris, tu te risqueras
On n'en est malheureusement pas encore ici
Notre cohabitation est peut-être loin d'être finie
Je te conseille de penser maintenant à profiter
Parce que si je peux te rayer, je vais pas te rater.